Pourquoi?
Terrorisme informatique

03/07/2000

Le domaine de l'informatique réseau est très récent et fait appel à des théories incomplètes qui monopolisent aujourd'hui un grand nombre d'équipes de chercheurs. Que de très jeunes gens s'investissent dans la microinformatique conduit inévitablement à ce qu'ils contribuent eux-mêmes à l'amélioration des algorithmes et des protocoles de communication dont ils démontrent les limites. Ces adolescents en pleine période de remise en cause de l'autorité et qui prennent conscience de leur créativité, voulant se croire plus malin que leurs professeurs en viennent souvent à se vanter de pénétrer les réseaux qui théoriquement devraient leur être inaccessibles.

Il est hypocrite de les considérer comme des terroristes prets à mettre à genoux les grandes puissances. On ne vas pas mettre en prison un mathématicien qui démontrerait qu'un théorème d'un de ces collègues s'avère finalement faux. Malheureusement, il n'en est pas de même dans le domaine des nouvelles technologies — on l'a vu avec l'affaire Humpich (l'ingénieur qui démontra une faille de sécurité dans les cartes bancaires) — où la moindre avancée est immédiatement répercutée commercialement avant même toute évaluation des risques ou des tests suffisants (logiciel, système d'exploitation, protocole réseau…). De toute façon, la valeur d'une théorie se mesure dans la durée : si elle est « cassée » rapidement c'est qu'on a découvert un principe plus large ou une faille c'est-à-dire une erreur ou encore une trop grande imprécision dans son énoncé. Menacer d'enfermer toute personne qui démontrerait les failles d'un système c'est ça du terrorisme. La technique de l'autruche ne sera payante ni pour les consommateurs ni pour l'avenir de la recherche.

Sont-ils réduits au silence ?

Un tel climat va inévitablement conduire « ceux qui savent » à se taire, à cacher leurs découvertes de failles d'un système de cryptage, d'un protocole de communication ou que sais-je encore. Et cela risque de ralentir considérablement les avancées technologiques mais aussi de mettre en danger les utilisateurs qui se croiront en sécurité alors que ce n'est pas vrai. Car parmi « ceux là » il y a une minorité : les services secrets et les mafias qui ont les moyens d'exploiter en secrets ces failles. Et en définitive cela ne fera qu'asseoir Big Brother dans sa suprématie illégale et dangereuse.



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