Syndrome de la Guerre du Golfe
05/03/2001 De nombreux vétérans américains de la guerre du Golfe souffrent de ce qu'on appelle le « syndrome de la guerre du Golfe ». Ce syndrome est l'ensemble des symptômes des maladies dont sont atteints des militaires américains et européens ayant participé au conflit de 1991 contre les forces irakiennes qui avaient envahi l'Arabie Saoudite. Le syndrome de la guerre du Golfe
Ce syndrome se manifeste par des problèmes rénaux et respiratoires, des cancers, des atteintes du système nerveux, des leucémies, des éruptions cutanées, etc. Des enfants nés après le conflit de vétérans de la guerre du Golfe sont atteints de malformations, et ce, dans des proportions bien supérieures aux statistiques habituelles. Une très forte proportion de militaires sont donc atteints des mêmes maux et que les médecins ne peuvent actuellement pas guérir. Quelle est la cause de ces terribles maladies qui affectent des militaires ayant participés au même conflit à la même époque au même endroit ? Après avoir tout d'abord nié l'existence d'un rapport quelconque entre la guerre du Golfe et ces maladies, le gouvernement américain a finalement reconnu ce « syndrome de la guerre du Golfe ». On a d'abord incriminé les émanations des puits de pétrole incendiés par Sadam Hussain, puis les vaccins et médicaments administrés préventivement aux soldat en cas de guerre chimique ou encore les retombées de stocks d'armes chimiques irakiens bombardés par les occidentaux. Et finalement, on dénonce les poussières d'uranium appauvri (UA). Tout d'abord, les émanations de pétrole brûlé n'ont affecté qu'un nombre limité de soldats, et ne peut donc pas expliquer que de très nombreux soldats ayant combattus loin des zones d'extraction pétrolifère soient atteint du syndrome de la guerre du Golfe. Quant aux vaccins dont principalement le bromure de pyridostigmine (qui est un neurotoxique !), les militaires tombés malades n'en n'ont pas tous pris (malgré les ordres). Et les retombées chimiques de stocks détruits par les avions alliés sont elles aussi locales et n'ont touché qu'un nombre limité de soldats. Reste les résidus des bombes à l'UA. Uranium appauvri
Qu'est-ce que l'UA ? L'uranium appauvri est un métal dérivé de l'uranium. L'uranium est un métal très dense et radioactif. Les militaires - qui sont à la pointe de la recherche - qui recherchent les alliages les plus efficaces pour pénétrer les blindages des chars d'assaut, ont conclut que l'UA permettait de fabriquer les obus les plus performants. En effet, la forte densité de ce métal lui donne une dureté et une inertie (force qui maintient la trajectoire et la vitesse) exceptionnelles qui lui permettent de venir à bout des blindages. Ces obus à l'UA sont usinés en forme de flèche qui lorsqu'elle pénètre un blindage devient de plus en plus acérée lors de la pénétration. Ces propriétés procurent aux utilisateurs d'obus à l'UA un avantage stratégique. De plus, l'UA est un résidu du fonctionnement des centrales nucléaires ; ce qui en fait un matériau quasiment gratuit : il ne coûte à l'industrie de l'armement que le prix du transport vers leurs usines. Quand à la radioactivité de l'UA, elle est relativement faible : une simple feuille de papier stoppe les radiations qu'il dégage. Ce rapport efficacité/prix a incité l'armée américaines à l'utiliser à outrance. Mais voilà, les militaires américains n'ont manifestement pas mesuré les risques pour l'environnement et pour la santé de leurs propres soldats. En effet, l'UA est pyrophorique c'est-à-dire qu'il explose au contact de l'oxygène de l'air. Lors du lancement, d'un obus à l'UA, on observe une traînée d'oxyde d'uranium du à l'oxydation de l'UA au contact de l'air. Ensuite lorsqu'il pénètre le blindage, l'obus s'affûte de lui-même et une fois à l'intérieur du char victime du tir, il explose et brûle le char. Comme le disent les militaires américains : avec des obus traditionnels, il faut viser un point fragile du char comme la tourelle ou une zone faiblement blindée pour espérer détruire le char ; mais avec des obus à l'UA, où qu'on touche un char ennemi, on est sûr de faire mouche : destruction totale du char qui fond même sous la chaleur de l'incendie provoqué par l'UA ! Mais les poussières résultant de l'oxydation de l'UA sont des particules aérosols c'est-à-dire qu'elle se maintiennent dans l'air et peuvent facilement être transportées par les vent ou même être inhalées. Les quelques kilos d'UA d'un obus, lorsqu'ils sont vaporisés provoque la formation de suffisamment de poussières d'oxyde d'uranium pouvant se déposer sur une grande surface de terrain et ou bien rester majoritairement en suspension dans l'atmosphère. Risques sanitaires et environnementaux
Ces poussières sont un véritables poison. Car malgré que les radiations d'un bloc solide d'UA ne soient pas dangereuses car arrêtées par la peau, des poussières inhalées donc dispersées dans les cellules pulmonaires ont des effets dévastateurs : à cette échelle moléculaire, les radiations alpha émises par l'UA parviennent jusqu'aux molécules d'ADN qui sont détériorées. Ces particules d'UA passent dans le sang et affaiblissent le système immunitaire puis parviennent à l'ensemble des tissus et organes de l'organisme. Ainsi des soldats et civils de tout camps ont été contaminés par inhalation, contact épidermique et par les irradiations des impacts qu'ils auront dans leur chair. D'ailleurs, l'UA qui compose les obus - étant issus des déchets des réacteurs nucléaires - n'est pas exempt d'autres éléments chimiques présents à l'état de traces tel que le plutonium et le césium 137 qui sont extraordinairement plus radioactifs et toxiques que le simple uranium. L'utilisation de ces armes à l'UA contamine irrémédiablement l'environnement puisque que l'uranium à une demi-vie de 4,5 milliards d'années (c'est la période nécessaire pour que l'intensité de sa radioactivité diminue de moitié). L'UA ne touche pas seulement les vétérans de la guerre du Golfe mais aussi les populations civiles irakiennes qui vivent à proximité de chars tirés à l'UA. Et également nos militaires basés en ex-yougoslavie, les populations yougoslaves dans le pays desquels sont utilisés des obus à UA. Il faut savoir que l'UA est très couramment utilisé en aéronautique par les compagnies aériennes pour lester les avions : des poids en UA de plusieurs centaines de kilogrammes sont stockés dans les ailes d'avions afin de les stabiliser. Et lorsqu'un avion s'écrase, l'UA brûle (du fait de son fort pouvoir pyrophorique) et disperse des oxydes aérosols qui seront inhalées par les populations alentours comme cela s'est produit le 4 octobre 1992 près d'Amsterdam. Résultat : les habitants Néerlandais de Bijlmermeer présentent les même symptômes que les vétérans de la guerre du Golfe. Scandale
Outre que l'UA provienne en fait du retraitement de déchets de centrales nucléaires dont on ne sait pas quoi faire, et que sont utilisation par les militaire soit une aubaine qui permet de se débarrasser d'un déchet polluant, toxique et encombrant ; il implique d'en laisser la gestion finale aux ennemis d'un jour dont l'environnement sera à jamais devenu hostile. Ce qui revient d'après les conventions internationales (souvent votées à l'instigation des américains) à un crime contre l'humanité. Plus fort encore, aux Etats-Unis, le combat pour faire reconnaître les 200.000 malades de la guerre du Golfe (seulement une dizaine de cas ont été reconnus par les autorités militaires) a déjà coûté leur poste à de nombreux médecins militaires, scientifiques, experts qui mettent en corrélation l'UA et les maladies qui affectent les vétérans de la guerre du Golfe. Dénigrement, intimidations, refus de soins, licenciements, surveillances, persécutions sont le lot quotidien de grand nombre d'américains. Et confrontés à « la doctrine Feres » qui interdit aux militaires d'aller en justice contre le gouvernement, les vétérans atteints du syndrome de la guerre du Golfe sont condamnés au silence et à la souffrance. Bien que les problèmes de santé et d'environnement lié à l'utilisation d'armement à l'UA aient été identifiés par des études scientifiques secrètes menées par l'armée US depuis 1974, les Etats-Unis s'entêtent à réfuter officiellement toute incidence de l'UA sur la santé. A charge, des rapports militaires mettaient en garde les dirigeants sur les pressions politiques internationales futures, l'émotivité des populations contre l'UA et un nettoyage post-conflit de décontamination. Pressions internationales futures
De contradictions en mensonges, d'erreurs en crimes, les autorités militaires américaines devront un jour répondre des actes graves qu'ils commettent : se débarrasser de leur déchets nucléaires en en faisant des armes de guerre qui contaminent définitivement les territoires ennemis. L'environnement devenu radioactif, les populations ennemies sont condamnées à la déchéance sanitaire et économique alors que l'industrie de l'armement américaine revend au prix fort des obus à base de déchets nucléaires gratuits dont le stockage posait un problème coûteux jusqu'alors irrésolu. Je vous recommande la lecture de l'enquête « Uranium appauvri la guerre invisible » des journalistes Martin Meissonnier, Frederic Loore et Roger Trilling parue aux éditions Robert Laffont. |